mercredi 3 novembre 2010

Quand ma nouvelle maîtresse a débarqué, le 17 septembre...

Mon petit frère et moi étions en train de nous livrer paresseusement à notre activité favorite, après une après midi très active...

Ouais, on dormait, quoi.


Voyant cette étrangère qui s'approchait de mon petit frère avec un gros noeil tout noir (je devais apprendre part la suite que ce n'est pas vraiment un noeil, et que ça s'appelle une appareil photo, et que ma maitresse adoooooooore s'en servir pour tout et n'importe quoi), je me suis rapproché de lui pour le protéger de cette influence inconnue.

Je me suis alors collé tout contre lui, provoquant sur ce visage inconnu qui nous observait à travers l'étrange noeil un sourire ravi.


Il paraît qu'on était trop trop trop mignons comme ça. Moi, je ne sais pas : je n'ai jamais eu l'impression de faire des efforts particuliers pour mériter ce qualificatif. Ce doit être quelque chose de naturel, comme être beau, ce que tous les chats sont, bien-sûr... Nous sommes une race de mammifères particulièrement réussis, il faut bien l'admettre.


Elle s'est encore rapproché avec son gros noeil, là; et j'ai ouvert les yeux, un peu embêté par cette présence : elle commençait à être pénible, cette femme...


Elle a découvert mes yeux et à dit : "alors c'est toi, mon Gwenfred..." Gwenfred... Qu'est-ce que cela voulait dire, au juste, ça, Gwenfred ? En plus j'aimais pas trop ces sons-là... Plus tard, ma maîtresse chérie d'amour m'a expliqué que c'était comme ça qu'elle m'appellerait, que j'avais de la chance, tout ça, parce que ça voulait dire esprit blanc, en celte ou chais pas quoi... N'empêche c'était trop moche, et j'y ai jamais répondu. Comme ça c'était clair, hein. Alors elle m'a trouvé un autre nom trop trop beau, mais ça c'est une autre histoire, hein.

En attendant, ce jour-là, j'ai découvert sa voix, que j'ai tout de suite aimé. Quand elle n'est pas en train de crier, ma maîtresse elle a une très belle voix, capable de vous caresser dans le sens du poil et vous faire des frisson tout partout... Mais bon, heureusement, elle ne crie pas beaucoup. Sauf ce matin, où elle s'est vachement énervé contre un monsieur qu'elle appelle Paul Lemploit, et avec lequel elle parlait avec cette boite blanche et noire... Enfin elle essayait, plutôt ; elle a raccroché plein de fois, en les traitant de branleurs et de tas de feignasses, et en disant que leur nouveau système c'était de la merde, et qu'ils la rappelaient pour faire une enquête téléphonique comme ils la bassinaient leur message, là, elle saurait quoi leur dire... Elle était dans une de ces colères... J'ai cru qu'elle allait se mettre à cracher et à faire le gros dos en hérissant son poil inexistant, là... J'aurais pas voulu être à la place de ce Paul, c'est moi qui vous le dis...

Mais bon, heureusement elle n'a pas crié trop longtemps.

Et ce jour-là, elle n'a pas crié du tout. Elle parlait juste tout doucement avec cette voix onctueuse, expliquant des trucs comme qu'on allait très heureux, ensemble, tout ça... Moi, j'étais en train de me dorer la pillule avec mon frangin, alors vous pensez si j'écoutais ce qu'elle racontait, pendant que son gros noeil noir faisait bzzz bzzzz... J'entendais juste cette voix douce et agréable, et je m'enfonçais dans un rêve super, où j'étais un lion dans le Kalahari qui faisait la sieste en montrant ses roubignolles au soleil...

Là, c'est ma maman...


Elle avait retrouvé du poil de la bête, deux mois et demi après son accouchement, hein ! J'ai les même yeux qu'elle : un bleu et un vert-brun. Ma maîtresse appelle ça des yeux vairons. Et elle dit que c'est très très beau. J'ai aussi le même poil, super doux et bien touffu, dans lesquels ma maîtresse adore passer ses doigts... Ouais, c'est clair que je suis beau. Que ma mère est belle. Mais de toutes façons, c'est normal, ça. Nous autres chats, on est les plus belles créatures de la terre. C'est évident. Bon après il y a les autres félins, sauvages, qui sont pas mal aussi, c'est vrai. Mais nous, qu'est-ce qu'on est beau... Et heureusement qu'on est là, d'ailleurs, parce que sinon, les humains, ben ils ne pourraient pas savoir ce que c'est, la beauté. Ils sont pas équipés pour, avec leur peau toute moche, sans poil, leurs yeux dont on voit le blanc, pouah ! leurs mains avec ces doigts longs et carrément superflus, leurs dents toutes plates, là, leurs oreilles toutes ronde et moche et leurs pieds qui puent...

Bref, ma maman, elle est superbelle, et c'est cool que ma maîtresse m'ait permis d'avoir des photos d'elles, qu'elle aprise avec son gros noeil tout noir qu'elle appelle appareil photo.

Mon petit frère...


Il est très beau lui aussi. Mais lui il a des yeux normaux, d'un bleu gris que j'aime beaucoup. J'aurais bien voulu qu'il vienne avec moi dans ma nouvelle maison, avec ma nouvelle maîtresse, mais ce n'était pas possible, parce que lui, il était sensé aller dans une autre maison, si j'ai bien tout compris. Il me manque parfois un peu. J'aime bien rêver de lui, quand je dors. Mais bon, je suis sûr qu'il est très heureux dans sa nouvelle famille. même si lui aussi, il rêve de moi... On se rejoint dans nos rêves, alors il ne me manque pas autant que ça, ça va.

La séance de vermifuge, pouah !


Comme ma nouvelle maîtresse n'avait pas prévu de me vermifuger tout de suite à mon arrivée dans mon nouveau chez moi, c'est mon ancienne maîtresse qui s'y est collée... Je me suis laissé faire, parce que j'ai une bonne nature, et j'aime pas contrarier les humains avec qui je vis : ils donnent des bonnes croquettes, quand même, s'occupent de garder notre litière propre, et puis ils font plein de câlins et de bisous, ce que j'adore ! Sans compter qu'ils jouent avec nous, aussi... Il ne vaut mieux pas les contrarier, pour que les croquettes continuent à remplir la gamelle, que la litière reste propre, qu'ils continuent à jouer et à faire des bisous, hein...

Alors quand on me vermifuge, je reste à peu près tranquille. C'est pas bon, c'est sûr, mais ça dure pas si longtemps que ça, après tout...

Présentation officielle

Après la sieste, on m'a officiellement présenté à ma nouvelle maîtresse, cette femme a la voix douce, qui a un gros noeil noir qui fait bzzzz bzz. Elle continuait d'ailleurs à lui faire bzzzz bzz, à son gros noeil noir. C'est la fille de la maîtresse de ma mère, qui me tient dans ses bras.


Elles avaient l'air toutes les deux super enthousiastes, disant que j'étais trop trop beau et très câlin, tout ça...


Ouais, chuis câlin. Mais il ne faut pas que ça dure trop longtemps, sinon je baille, avec mon haleine qui sent le poisson, ah mais !

Retour au jeu


Après la séance de vermifuge, j'ai eu le droit de retourner jouer. Vous voyez bien que ça n'a pas duré longtemps... Ca aurait pas valu la peine que je me débatte, j'en suis sûr à présent...


La femme a continuer de me suivre, avec son gros noeil qui fait bzzzz-bzz, mais je l'ai ignoré, pour me concentrer sur la chasse : pour attraper une feuille de lierre qui bouge avec le vent, il faut de la concentration !

Qu'est-ce que je suis beau, quand même...


Z'avez vu ? On voit bien mon œil bleu et mon œil vert, là, hein...


Je vais vous dire un secret. Ma vraie couleur d'yeux, c'est bleu, comme mon frère... Couleur du ciel... Mais ma maman m'a dit qu'elle et moi, on avait un œil couleur de la terre, parce que ça permet de voir les choses, invisibles pour tous les autres, qui s'y meuvent à la surface même si les autres ne les voit pas...

Nous autre chats, on voit plein de trucs, déjà, que les humains ne sont pas capables de voir : des esprits, l'aura de ceux qui nous approchent, de ce soit celle des proies, celle de nos congénaires, celles des humains avec qui on habite... C'est très pratique, ça, d'être capable de percevoir les auras : ça permet de savoir tout de suite à qui on a affaire, vous comprenez. Si quelqu'un est méchant, ou gentil, ben il ne peut pas nous le cacher, vous comprenez... On peut d'embler le détester et s'enfuir s'il essaye d'approcher...

Ma maîtresse, elle a une aura pas très commune, très très brillante ; c'est pour ça que je l'aime beaucoup et que je fais tout ce qu'elle me dit. Son aura est tellement puissante... Elle pourrait retourner des montagnes, quand elle est en colère : il ne faut pas la contrarier.

Donc on voit des tas de choses qu'apparemment les humains ne sont pas capables de voir. D'ailleurs, s'ils étaient capable de voir l'aura de ma maîtresse, ils prendraient soin d'elle, comme moi, et lui obéiraient... Enfin, ils doivent bien se douter de quelque chose quant à sa nature, parce qu'ils se méfient pas mal d'elle, quand même. Ils z'en ont peur, je crois, même s'ils ne savent pas que c'est à cause de son aura très très brillante.

Bref.

Nous autres chats, nous avons des sens tellement aiguisés qu'on ressent les choses du passé, par exemple. C'est pour ça qu'on voit des fantômes, ces déchargent d'énergie accumulées il y a plus ou moins longtemps... Ma maman, elle vous expliquerait ça mieux que moi, mais bon, elle est pas là.

Après, elle et moi, nous avons cet oeil qui voit les choses de la terre. Elle m'a dit par exemple qu'avec cet oeil, elle peut voir des peuples qui coexistent en même temps que nous, mais qui ne sont pas vraiment perceptibles par d'autres... C'est un peu compliqué, dit comme ça, surtout, que moi, je n'ai pas encore eu l'occasion d'en faire l'expérience... Forcément, je vis dans un appartement loin de la nature, alors... Mais je crois que ma maîtresse elle sait de quoi il s'agit. Elle est en train d'écrire un livre là-dessus, si j'ai tout bien compris... Mais elle vous en parlera mieux que moi, parce que moi, lire, ça me donne envie de dormir, en fait. D'après ce qu'elle m'en a dit, son roman, il y a de la magie et des fées, dedans. Des fées, c'est je crois ce que ma mère a vu un jour, avec son œil vert...

Enfin je vous dirais, si un jour j'en vois, des fées avec mon oeil vert. En attendant, avec mes deux yeux, tout ce que je vois de différent, dans cet appartement, c'est ce type tout bizarre, lumineux comme l'aura de ma maîtresse, qui a de grandes ailes, et une grosse épée, et avec ma maîtresse parle souvent, même si elle ne le voit pas. C'est bizarre, d'ailleurs, parce qu'elle lui parle, même si elle ne le voit pas quand même : la maîtresse de ma mère ne faisait pas ça du tout, même quand elle avait conscience que des fantômes l'approchaient. Enfin bon... Le type avec ses grandes ailes est très gentil. Il a l'air tout le temps très triste. Je crois que c'est parce que ma maîtresse ne peut pas le voir, justement.

Mais j'aurais sans doute l'occasion de vous en reparler, hein. J'adore parler, vous savez...

Le cairn

Lorsqu'elle me suivait partout comme ça, avec son noeil noir qui fait bzzzz bzz, j'ai montré à ma future maîtresse un coin super... C'est un cairn en pierres que mon ancienne maîtresse a fait elle-même. Ma mère dit que c'est à côté de ce truc là qu'elle a vu l'autre peuple, avec son œil vert... Les cailloux ça les attire, apparemment, surtout dans ils sont empilés.


Je lui ai montré mon caillou préféré... J'espérais secrètement qu'elle aimait autant les cailloux que moi, vous comprenez...


Eh bien c'est le cas. Ma nouvelle maîtresse adore les cailloux ; elle en ramasse de partout, et elle les conserve un peu n'importe où, chez elle : sur des étagères, au pied de son lit, dans l'entrée... Mais bon j'évite d'y toucher, à ceux là, parce qu'elle ramasse toujours des cailloux qui ont l'air normaux, mais qui sont très spéciaux, en fait... Comme le caillou à trous que la mer lui a donné pour voir les fétauds, et qu'elle transporte toujours avec elle dans son sac à main, avec un autre cailloux très important aussi, que c'est la cathédrale d'Angoulême qui le lui a donné... Ou celui qu'elle garde dans l'entrée à côté d'une pincée de sel béni à la Pâques, que c'est une chapelle dédiée à St Michel en Mayenne qui le lui a offert... Il émet de drôle d'ondes, alors j'évite de trop en approcher, vous comprenez... Il ne me ferait pas de mal, j'en suis sûr, mais il est sûrement sacré, ou un truc comme ça. C'est un truc sensé protéger la maison de ma maîtresse, je crois.

Elle a aussi une croix, qui émet des ondes beaucoup plus sombres, beaucoup plus malsaine, et là, j'évite par contre au maximum de m'en approcher. Mais ma maîtresse n'a pas l'air très gênée par les ondes maléfiques que cette croix de pierre émet. Je crois que c'est un cimetière qui la lui a donné, celle-là. En tous les cas, elle sent la tristesse et le chagrin, alors c'est bien possible que ce soit un cimetière qui la lui a offert... Je vous la montrerai, un jour, je pense.

Mon arrivée dans mon nouveau chez moi

Quand on est partis de chez la maîtresse de ma mère, qui avait commencé à être ma maîtresse, mais bon, elle m'a donné avant que ne se créé le lien sacré entre elle et moi, ma nouvelle maîtresse m'a mis dans une boite en carton avec des trous par lesquels je pouvais respirer, mais pas sorti... Et puis on est entré dans un truc super bruyant et qui pue, et que ma maîtresse appelle amoureusement Titine. Je ne sais pas ce qu'elle trouve à cet espèce d'animal inanimé, mais elle l'aime beaucoup et n'arrête pas de lui parler, à elle aussi, comme si elle était vivante. bon à l'intérieur ça pue pas trop ; ça sent plutôt ma maîtresse, et puis aussi les choses qui sont à l'intérieur : l'iode des coquillages, du sable, des cailloux...

Mais à l'extérieur alors là pardon ! Ça rend l'air irrespirable, tellement ça pue ! Surtout quand ça se met vrombir, là, que ma maîtresse appelle ça démarrer... Et puis ça fait un de ces boucans ! Ca vous prend les oreilles si fort qu'on s'entend à peine ! Autant vous dire que je n'étais pas bien rassuré, dans ma boite en carton...

La seconde d'avant, j'étais avec mon petit frère que j'adore, ma maman que j'adore, ma maison trop géniale, mon jardin trop super à explorer et à chasser...

Et voilà que j'étais brinqueballé dans une boite toute petite, seul, dans le noir, avec un nom qui ne plaisait pas... Je vois rien de mon environnement, et tout ce que je pouvais dire, c'était que j'étais trop super malheureux, ça oui ! Je me suis mis à miauler avec désespoir, exigeant qu'on me sorte de cet endroit infernal sur tous les tons de chat possible ! Je devenais fou à force d'essayer de gratter dans cette boite trop résistante, et je désespérais de revoir un jour la lumière du jour lustrer mon beau poil...

Et puis ma nouvelle maîtresse s'est mise à chanter, pour me rassurer. Et ça a marché, je me suis senti un peu moins mal, même si j'ai continuer à miauler par acquis de conscience : c'est un scandale, de transporter des chats avec une telle indignité !

Quand nous sommes arrivés enfin, qu'elle a coupé cette saleté de moteur, et qu'elle a prit la boite sous le bras pour me ramener chez elle, je me suis un peu calmé, essayant de voir où j'étais à travers les trous, mais ça avait l'air moche, le peu que j'en voyais : c'était tout gris partout, du sol au mus des maisons ! Et puis ça sentait fort la voiture de partout... Où était l'herbe, les arbres, le jardin de ma maîtresse ?!

Nous sommes entrés dans un bâtiment, nous avons grimpé un étage, et puis ma maîtresse à poser ma boite au sol.



J'ai arrêté de miauler, humant, très curieux : ça sentait bien meilleur ici... Et puis j'ai aperçu le grand type avec ses ailes dans un recoin de la pièce, qui avait les yeux fixé sur ma boite. J'étais pas trop rassuré, quand même. bon il avait l'air gentil, c'est sûr, mais on ne savait jamais... J'ai plus miaulé, de peur de le gêner ou quelque chose comme ça ; il avait l'air tellement impressionnant, avec toute cette lumière qui le nimbait... Et puis si j'avais miaulé, j'aurais pas entendu ma maîtresse s'affairer : elle se dépêchait de verser du gravier quelque part ; tiens, j'allais sans doute avoir une litière, comme dans mon ancienne maison... Et puis entendu de l'eau couler, des croquettes tomber dans un bol... Et elle n'arrêtait pas de dire : "J'arrive, j'arrive, mon Gwenfred, ne t'en fais pas, j'ai bientôt fini de tout préparer et ta nouvelle maison sera prête à t'accueillir..." Bon c'est sûr, j'avais hâte de faire mes premiers pas pour explorer cet endroit, mais bon... Maintenant qu'on n'étais plus dans la grosse boite bruyante qui pue, je me sentais un peu mieux, quoi... Et puis il y avait ce type, avec ses ailes, qui me regardait à travers la boite, appuyant son index sur ses lèvres... Il voulait que je me taise, alors je suis resté tranquille...


Et puis quand tout a été prêt, ma maîtresse m'a enfin libéré ! Ouais, trop bien ! Bon c'était pas aussi sympa que ma nouvelle maison, mais c'était quand même très sympa.



Et puis le type avec ses grandes ailes m'a parlé d'une voix onctueuse, plus onctueuse que celle de ma maîtresse... Il fallait que je sois gentil, que je l'aime de toutes mes forces, que je ne fasse pas trop de bêtises... Interdiction de jouer avec les plumes. Interdiction de monter sur la table. Eviter de roupiller dans le linge propre, même si c'était tentant parce qu'il était constamment étalé dans le fauteuil en cuir du coin salon... Au fur et à mesure qu'il m'expliquait ce que j'aurais droit de faire ou pas, j'acquiésai. Le grand type, c'est pas quelqu'un à qui on a pas du tout envie de désobéir, encore moins qu'à ma maîtresse, en fait. Je ne sais pas si c'est sa grande épée qui fait ça... Mais quand il vous dit quelque chose, vous le faites, et puis c'est tout.

Il m'a assuré que j'allais être très heureux, avec ma maîtresse. Et puis il m'a rassuré, par rapport à mon nom, ce son immonde, là, Gwenfred : elle m'en trouverais un autre, que je ne m'inquiète pas. Il ne fallait pas que mon petit frère me manque, et il m'a expliquer comment le rejoindre dans mes rêves. Il m'a dit que même s'il n'y avait pas de jardin pour l'instant, il y en aurait un jour ; il fallait juste que je sois patient... Il m'a dit tout un tas de choses comme ça, m'a tapoté la tête et s'est réinstallé dans son coin de maison favori, à lisser le fil de sa grande épée.

Du coup, ma maîtresse, elle m'a trouvé tout de suite super bien élevé, et ça l'a même étonnée, par rapport aux autres chats qu'elle avait déjà élevés, et qui vivent eux dans ce fameux Cantal dont elle parle tout le temps, qu'elle veut y retourner, et tout ça... Mais bon. Ce qui compte c'est de la rendre heureuse, ma maîtresse. Parce que son désespoir est dangereux. Dangereux pour elle. Alors... J'obéis au type avec les ailes qui partage sa vie, et elle est heureuse.

Premiers souvenirs !