mercredi 3 novembre 2010

Mon arrivée dans mon nouveau chez moi

Quand on est partis de chez la maîtresse de ma mère, qui avait commencé à être ma maîtresse, mais bon, elle m'a donné avant que ne se créé le lien sacré entre elle et moi, ma nouvelle maîtresse m'a mis dans une boite en carton avec des trous par lesquels je pouvais respirer, mais pas sorti... Et puis on est entré dans un truc super bruyant et qui pue, et que ma maîtresse appelle amoureusement Titine. Je ne sais pas ce qu'elle trouve à cet espèce d'animal inanimé, mais elle l'aime beaucoup et n'arrête pas de lui parler, à elle aussi, comme si elle était vivante. bon à l'intérieur ça pue pas trop ; ça sent plutôt ma maîtresse, et puis aussi les choses qui sont à l'intérieur : l'iode des coquillages, du sable, des cailloux...

Mais à l'extérieur alors là pardon ! Ça rend l'air irrespirable, tellement ça pue ! Surtout quand ça se met vrombir, là, que ma maîtresse appelle ça démarrer... Et puis ça fait un de ces boucans ! Ca vous prend les oreilles si fort qu'on s'entend à peine ! Autant vous dire que je n'étais pas bien rassuré, dans ma boite en carton...

La seconde d'avant, j'étais avec mon petit frère que j'adore, ma maman que j'adore, ma maison trop géniale, mon jardin trop super à explorer et à chasser...

Et voilà que j'étais brinqueballé dans une boite toute petite, seul, dans le noir, avec un nom qui ne plaisait pas... Je vois rien de mon environnement, et tout ce que je pouvais dire, c'était que j'étais trop super malheureux, ça oui ! Je me suis mis à miauler avec désespoir, exigeant qu'on me sorte de cet endroit infernal sur tous les tons de chat possible ! Je devenais fou à force d'essayer de gratter dans cette boite trop résistante, et je désespérais de revoir un jour la lumière du jour lustrer mon beau poil...

Et puis ma nouvelle maîtresse s'est mise à chanter, pour me rassurer. Et ça a marché, je me suis senti un peu moins mal, même si j'ai continuer à miauler par acquis de conscience : c'est un scandale, de transporter des chats avec une telle indignité !

Quand nous sommes arrivés enfin, qu'elle a coupé cette saleté de moteur, et qu'elle a prit la boite sous le bras pour me ramener chez elle, je me suis un peu calmé, essayant de voir où j'étais à travers les trous, mais ça avait l'air moche, le peu que j'en voyais : c'était tout gris partout, du sol au mus des maisons ! Et puis ça sentait fort la voiture de partout... Où était l'herbe, les arbres, le jardin de ma maîtresse ?!

Nous sommes entrés dans un bâtiment, nous avons grimpé un étage, et puis ma maîtresse à poser ma boite au sol.



J'ai arrêté de miauler, humant, très curieux : ça sentait bien meilleur ici... Et puis j'ai aperçu le grand type avec ses ailes dans un recoin de la pièce, qui avait les yeux fixé sur ma boite. J'étais pas trop rassuré, quand même. bon il avait l'air gentil, c'est sûr, mais on ne savait jamais... J'ai plus miaulé, de peur de le gêner ou quelque chose comme ça ; il avait l'air tellement impressionnant, avec toute cette lumière qui le nimbait... Et puis si j'avais miaulé, j'aurais pas entendu ma maîtresse s'affairer : elle se dépêchait de verser du gravier quelque part ; tiens, j'allais sans doute avoir une litière, comme dans mon ancienne maison... Et puis entendu de l'eau couler, des croquettes tomber dans un bol... Et elle n'arrêtait pas de dire : "J'arrive, j'arrive, mon Gwenfred, ne t'en fais pas, j'ai bientôt fini de tout préparer et ta nouvelle maison sera prête à t'accueillir..." Bon c'est sûr, j'avais hâte de faire mes premiers pas pour explorer cet endroit, mais bon... Maintenant qu'on n'étais plus dans la grosse boite bruyante qui pue, je me sentais un peu mieux, quoi... Et puis il y avait ce type, avec ses ailes, qui me regardait à travers la boite, appuyant son index sur ses lèvres... Il voulait que je me taise, alors je suis resté tranquille...


Et puis quand tout a été prêt, ma maîtresse m'a enfin libéré ! Ouais, trop bien ! Bon c'était pas aussi sympa que ma nouvelle maison, mais c'était quand même très sympa.



Et puis le type avec ses grandes ailes m'a parlé d'une voix onctueuse, plus onctueuse que celle de ma maîtresse... Il fallait que je sois gentil, que je l'aime de toutes mes forces, que je ne fasse pas trop de bêtises... Interdiction de jouer avec les plumes. Interdiction de monter sur la table. Eviter de roupiller dans le linge propre, même si c'était tentant parce qu'il était constamment étalé dans le fauteuil en cuir du coin salon... Au fur et à mesure qu'il m'expliquait ce que j'aurais droit de faire ou pas, j'acquiésai. Le grand type, c'est pas quelqu'un à qui on a pas du tout envie de désobéir, encore moins qu'à ma maîtresse, en fait. Je ne sais pas si c'est sa grande épée qui fait ça... Mais quand il vous dit quelque chose, vous le faites, et puis c'est tout.

Il m'a assuré que j'allais être très heureux, avec ma maîtresse. Et puis il m'a rassuré, par rapport à mon nom, ce son immonde, là, Gwenfred : elle m'en trouverais un autre, que je ne m'inquiète pas. Il ne fallait pas que mon petit frère me manque, et il m'a expliquer comment le rejoindre dans mes rêves. Il m'a dit que même s'il n'y avait pas de jardin pour l'instant, il y en aurait un jour ; il fallait juste que je sois patient... Il m'a dit tout un tas de choses comme ça, m'a tapoté la tête et s'est réinstallé dans son coin de maison favori, à lisser le fil de sa grande épée.

Du coup, ma maîtresse, elle m'a trouvé tout de suite super bien élevé, et ça l'a même étonnée, par rapport aux autres chats qu'elle avait déjà élevés, et qui vivent eux dans ce fameux Cantal dont elle parle tout le temps, qu'elle veut y retourner, et tout ça... Mais bon. Ce qui compte c'est de la rendre heureuse, ma maîtresse. Parce que son désespoir est dangereux. Dangereux pour elle. Alors... J'obéis au type avec les ailes qui partage sa vie, et elle est heureuse.

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