samedi 27 septembre 2014

La brosse qui fait mal et celle qui fait fait ronronner de plaisir

Je sais que chat fait un bail que je n'avais pas poster ici, mais que voulez-vous... Non seulement j'ai une vie de chatte bien remplie, mais en plus, ma maîtresse monopolise souvent le PC pour faire ses trucs à elle, et mouââârhou, ben il me reste que mes jolis yeux vairons pour bouder...

Je ne vais pas revenir tout de suite sur tout ce qu'il s'est passé dans ma vie de chatte depuis deux ans, mais j'ai éjecté ma maîtresse du clavier ce matin pour vous parler d'un truc super important pour nous autre chats, le brossage.

Ça faisait trois ans que je me laissais brosser sans rien dire. D'abord parce que ma maîtresse est du genre plutôt autoritaire et n'aime pas beaucoup qu'on proteste quand elle fait des choses importantes pour notre santé de chat ; alors pour éviter les disputes avec elle, mieux vaut garder ses miaous pour soi. Bon et puis en plus, personnellement j'aime beaucoup être brossée : j'ai un poil touffu et long, qui doit être entretenu régulièrement sous peine de développer des catons...

Vous ne savez pas ce que c'est qu'un caton ? Rhôôô... C'est un truc horrible, qui fait très mal : ça commence avec trois ou quatre poils qui s'emmêlent les un aux autre, et par frottement, d'autres poils s'agglutinent peu à peu à ce qui finit par former une boule compacte, dure, qui arrache les poils à chaque fois qu'on le touche ; un truc à vous rendre d'humeur massacrante, c'est certain... Imaginez que vous ayez constamment de la cire à épiler collée aux poils de la partie la plus sensible de votre anatomie, et à chaque fois que vous essayez de vous en débarrasser, non seulement vous n'y parvenez pas, mais en plus vous subissez une séance d'épilation sur quelques centimètres carrés de peau...
C'est affreux affreux affreux comme maladie de chat, vous n'imaginez pas !

Du coup, je n'ai jamais trop rien dit à propos de la brosse que ma maîtresse utilise, mais je n'en pensais pas moins... C'est une étrille à picots de fer ; ma maîtresse fait bien attention de ne pas trop la frotter contre ma peau, mais enfin ces picots ne sont quand même pas des plus agréables...

Puccinelli, un chat qui a été abandonné par sa mère bien avant le sevrage, puis qui a été recueilli par une chatte qui a accepté de lui donner du lait, mais il ne s'entendait pas du tout avec ses frères d'adoption et le traumatisme de son premier abandon le poussait à téter beaucoup trop au détriment de ses frères, quitte à épuiser la pauvre damoiselle qui lui prêtait ses tétines, jusqu'à ce que ma maîtresse le recueille, et le rééduque sur la nourriture. Un apprentissage difficile qui passe encore aujourd'hui alors qu'il a trois ans par des phase de boulimie et d'anorexie très difficiles à gérer et d'autant plus qu'il est devenu un chat très agressif vis-à-vis des autres, et parfois vis-à-vis de lui même. Le fait qu'il soit capable d'avoir une vie à peu normale avec des copains chats désormais est une grande réussite de ma maîtresse. Bon moi, je le détesterais toujours, par contre, c'est un sale chat qui pue, et puis c'est tout. Dès que je le vois, je lui crache dessus et je lui colle des baffes, à cet empaffé.


Or il se trouve que Puccinelli ne la supportait plus du tout, ces derniers temps. Il faut dire que le chagrin qui nous a secoué après la disparition de Autumn nous a beaucoup perturbés à la maison : moi j'ai pris beaucoup de poids, et Puccinelli, qui a toujours eu un problème avec la nourriture est devenu anorexique, le pauvre. Il boit des tonnes d'eau, mais mange très très peu... Alors maintenant il a la peau sur les os, à force, c'est certain...

Ma maîtresse a mis du temps à s'en rendre compte, parce que Puccinelli a le poil dru et épais de tous les chats siamois ; quand on commence à sentir les os sous la peau, c'est qu'en général le chat a perdu beaucoup trop de masse musculaire... Je vous rassure, ma maîtresse a mis Puccinelli au régime croquettes pour bébé et elle passe beaucoup de temps à l'encourager à manger ; il est en pleine forme, le détestable animal.

Oui, parce que je le déteste ; c'est un chat très très méchant, il passe son temps à essayer de me mordre et de me griffer, et ma maîtresse à fort à faire pour lui interdire d'avoir des comportements asociaux. Elle y parvient, mais de temps à autre, le Puccinelli devient parfaitement invivable, et c'est pour cela que je ne l'aime pas du tout, cette vilaine vilaine bête. Ma maîtresse lui pardonne facilement parce qu'il a été traumatisé par un abandon très jeune, mais moi je dis que maintenant qu'il a des croquettes en abondance il pourrait quand même me lâcher le poil, quoi !

Enfin bref.

Parce qu'il a perdu tellement de poids, il ne supportait plus le frottement des picots de fer de l'étrille sur sa peau, et chaque séance de brossage était pour lui une nouvelle occasion de se venger de ses misère en m'attaquant sauvagement : je ne vous raconte pas l'ambiance qu'il y avait à la maison, ces derniers temps.

"Je boude l'étrille, maîtresse !"

Peu à peu elle a abandonné le brossage de Puccinelli, mais alors il s'est mis à vomir d'avantage : comme il est anorexique, il perd des tonnes de poils (nous notre poil c'est LE signe extérieur de santé : si vous nous voyez en perdre hors saison de mue, vous pouvez être sûrs qu'il y a un grave problème de santé qui se cache derrière, à tous les coups), et il les avalait presque tous à force de se lécher frénétiquement pour s'en débarrasser (ça fait aussi partie de ses comportements asociaux lié à son traumatisme d'abandon, le surléchage...). Et comme il vomissait partout au moment les moins opportuns, ça devenait invivable !

Mais cette semaine, ma maîtresse a enfin trouvé LA solution !

Elle a acheté une brosse à légumes en poils naturels qu'elle a trouvé au Héron Bleu de Redon ; les poils clairs sont souples, les poils sombre sont durs, mais ils ne pénètrent plus qu'à la surface de la peau, comme l'étrille de fer...

Et maintenant Puccinelli adore les séances de brossage :

"Oh oui, maîtresse, brosse-moi la tête j'adore ça..."

Vous voyez pourquoi il vomissait tout le temps... En ce moment il lui faut quatre séances de brossage par jour, et il perd toujours autant de poil à chaque séance !
Maintenant Puccinelli est un chat heureux...

Et moi, une chatte SOU-LA-GÉE !!!